lundi 23 février 2015

VIVRE DANS LA COMMUNION FRATERNELLE

  1. Introduction.
Mes frères et sœurs, la Bible nous rapporte quatre (4) bonnes pratiques qui dans lesquelles les membres de l’église primitive persévéraient. Il est écrit : « Ils persévéraient dans l'enseignement des apôtres, dans la communion fraternelle, dans la fraction du pain, et dans les prières (Acte des apôtres 2 : 42).
Nous allons partager la parole de Dieu sur l’une de ces quatre pratiques. Il s’agit de la communion fraternelle.
Face à la croissance de l’égoïsme, de l’individualisme et du régionalisme en promotion dans le monde actuel, il est très important pour tout chrétien de connaitre la pensée de Dieu sur la vie en communauté.
J’ai constaté quelques faits :
-       Sur les réseaux sociaux, nous lisons souvent une phrase que plusieurs personnes, y compris des chrétiens,  reprennent dans leurs publications : ne fais confiance à personne.
-       Certains prédicateurs ont annoncé, au nom d’un certain combat spirituel : tu ne connais pas l’état d’âme de celui à qui tu parle, celui à qui tu a donné ton argent, celui que tu as reçu dans ta maison…comme tu ne connais pas son état d’âme, tu devrais t’abstenir.
Pourrions-nous douter du caractère égoïste et individualiste de ces types d’allégations ? Ceci est plus une expression de la peur de l’autre qu’une stratégie de combat spirituel.
La vie chrétienne n’est pas à vivre seul dans son coin. Elle est un cadeau de Dieu et doit se vivre en communauté des hommes et femmes qui ont reçu le même cadeau. Dieu veut que nous puissions vivre ensemble.
  1. Définition de la communion fraternelle
La communion fraternelle est le fait de vivre la vie commune des enfants de Dieu. Elle est la pratique de la relation d’enfant de Dieu entre chrétiens. C’est la manifestation et la pratique de l’amour que les chrétiens ont les uns pour les autres entant que membre d’une même famille (Romains 8 : 28-29), nés d’un même père, le Dieu Tout Puissant, par le Christ notre Seigneur et Sauveur.
  1. Le fondement de la communion fraternelle
La communion fraternelle a pour fondement, l’amour. Un amour profond qui résulte de l’amour que nous avons reçu chacun de Dieu. Il ne s’agit pas seulement de l’amour du prochain mais aussi et surtout de l’amour de Jésus en nous ; car Jésus a dit à ces disciples : « Mes petits enfants, je suis pour peu de temps encore avec vous. Vous me chercherez ; et, comme j'ai dit aux Juifs : Vous ne pouvez venir où je vais, je vous le dis aussi maintenant. Je vous donne un commandement nouveau : Aimez-vous les uns les autres ; comme je vous ai aimés, vous aussi, aimez-vous les uns les autres. A ceci tous connaîtront que vous êtes mes disciples, si vous avez de l'amour les uns pour les autres » (Jean 13 : 33-35).
Entre enfant de Dieu, nous devons nous aimer comme le Christ nous a aimés. Comment ? Il nous a aimés jusqu'à donner sa propre vie pour nous. Aimer mon frère comme le Christ m’a aimé c’est arriver au point où je mets de côtés mes intérêts, si cela est nécessaire, pour sauver les intérêts de mon frère.  C’est réaliser que je suis prêt à mourir pour mon frère. Voyez-vous ? Cela est possible,  sinon le Christ ne nous aurait pas donné ce commandement ! La Bible l’approuve par cette parole : Nous avons connu l'amour, en ce qu'il a donné sa vie pour nous ; nous aussi, nous devons donner notre vie pour les frères. 1 Jean 3 : 16.
Pareil amour n’a pour source que Dieu. C’est pour cela que l’Apôtre Jean disait : Bien-aimés, aimons nous les uns les autres ; car l'amour est de Dieu, et quiconque aime est né de Dieu et connaît Dieu. 1 Jean 4 : 7.
Il n’y a pas de communion Fraternelle sans amour ! 1 Jean 4 : 16-17. Ainsi, nous ne pouvons donc parler de la communion fraternelle sans faire référence à ce qui est écrit sur l’amour.
  1. Les caractères de la communion fraternelle
La vie que nous menons ensemble entant qu’enfant de Dieu, est différente par son origine et son fondement, des vies que nous menons dans d’autres genres de communautés. Elle est donc différente de la vie professionnelle, de la vie familiale biologique, de la vie patriotique.
Ainsi, la communion fraternelle-la vie communautaire chrétienne- a ces caractères et ses normes.
Toutefois, il est très important de noté que si nous pratiquons sincèrement la communion fraternelle, cela va devenir notre caractère et va influencer positivement et constamment notre vie individuel et ce, en tout lieu et dans n’importe quelle autre communauté : au travail, en famille biologique, au quartier, à l’école, à l’université, même en face de parfaits inconnus.
Expliquons donc les caractères et normes principes ci-dessous :

4.1.               La communion fraternelle doit être une vie authentique
Chacun doit être vrai dans sa propre et profonde vie.  Notre vie commune est authentique de l’authenticité de la vie que nous avons  chacun avec le Christ. C’est cela que nous manifesterons aux autres. La bible dit : « Mais si nous marchons dans la lumière, comme il est lui-même dans la lumière, nous sommes mutuellement en communion, et le sang de Jésus son Fils nous purifie de tout péché » 1 Jean 1 : 7.
La communion fraternelle ne doit pas être superficielle. Elle doit être sincère. Les chrétiens ne doivent pas se méfier les un des autres, mais ils doivent ses livrer à cœur à cœur ouvert. Il ne s’agit pas de faire semblant ou de changer de face pour faire bonne augure.  Voyez-vous, la communion fraternelle n’est pas comme ce faux sourire que l’on a derrière son guichet où l’on reçoit les clients ou cette douce voix qu’on a au téléphone au call center. Dans ces circonstances, on doit toujours donner l’impression d’être dans la joie même si on est véritablement en colère contre le client qui est en face ou qui est au bout du fil. Voyez-vous, on sourit juste pour le garder car c’est avec son argent qu’on fait affaire. Non ! Ce n’est pas de cette façon que nous devons nous regarder ou nous parler ! Nous devons être vrai les uns envers les autres.
Je dois être souriant en face de mon frère parce que sa présence produit véritablement le sourire en moi. Je dois être doux envers mon frère parce que je suis doux au plus profond de moi.
Bref, je dois être bon  envers chaque frère, en toute circonstance de temps, de lieu et de manière parce que c’est ce que je suis  envers moi-même, parce que c’est cela que j’ai reçu de Dieu en Christ, c’est en cela que j’ai cru et c’est cela que j’ai accepté comme vie dans la profondeur de mon cœur. Voyez-vous !
Il ne s’agit pas non plus d’entreprendre un mauvais caractère et prétendre ainsi être authentique, comme qui dirait dans ce langage  païen qui est devenu courant même dans les églises « moi au-moins je ne suis pas hypocrite ». Non ! Laissez-moi vous dire en passant que le méchant qui expose son mal à la place publique et l’hypocrite sont tous deux perdus et morts !
Il est question ici de l’authenticité de la vie de Dieu en nous. La vie de l’amour ; car nous avons connu l'amour que Dieu a pour nous, et nous y avons cru. Dieu est amour ; et celui qui demeure dans l'amour demeure en Dieu, et Dieu demeure en lui (1 Jean 4 : 16). C’est cet amour qui fait de nous des chrétiens authentiques ; c'est-à-dire, ceux qui ont Dieu en eux.
Dans cet amour, nous ne sommes pas parfaits. Par conséquent, nous devons  parler de ce qui nous rapproche, de ce qui nous blesse, de nos sentiments de joie et de douleurs. Nous acceptons avec nos points forts et nos points faibles. Nous n’avons pas que des qualités. Nous avons également des défauts. Nous devons l’admettre. Cela est aussi être authentique.
Si vous attendez vivre avec des frères parfaits et sans défauts, vous serez souvent et surtout inutilement déçus et blessés.
4.2.                La communion fraternelle est une vie de partage 
Chacun doit être une bénédiction pour l’autre dans l’église. Dans la communion fraternelle, il y a le donner et le recevoir. Chacun a reçu quelque chose pour le bien de l’autre, un ministère, un don spirituel, un quelconque talent. Il y a diversité de dons, mais le même Esprit ; diversité de ministères, mais le même Seigneur ; diversité d'opérations, mais le même Dieu qui opère tout en tous. Or, à chacun la manifestation de l'Esprit est donnée pour l'utilité commune (1 Corinthiens 12 : 4-7). Etant donné que chaque don spirituel est donné pour l’utilité commune, nous sommes dans une réciprocité évidente. Chacun exerce son don pour le bien de l’autre. Le refus de pratiquer le don spirituel reçu est donc une mauvaise chose car il est un genre d’égoïsme envers les frères.
Il n’y a pas de communion fraternelle sans partage. Ce partage se justifie par notre unité.
Le partage concerne également toutes les choses : les encouragements, la prière, les conseils, les biens matériels, l’argent, la consolation, les réjouissances…
Comme on a toujours le besoin d’être aidé par les autres, on a aussi toujours quelque chose à apporter aux autres ! Il faut s’entraider, communiquer en partageant nos points forts et en se soutenant quant à nos points faibles.  La bible dit : « …afin qu'il n'y ait pas de division dans le corps, mais que les membres aient également soin les uns des autres ». 1 Cor. 12 : 25.
Dans une vraie communion fraternelle, il y a la sympathie. On se comprend les uns et les autres. On prend en compte les sentiments de chacun.
La  Bible dit : Ainsi donc, comme des élus de Dieu, saints et bien-aimés, revêtez-vous d'entrailles de miséricorde, de bonté, d'humilité, de douceur, de patience (Colossiens 3 : 12).
Le partage comprend également la disponibilité de chacun et son intégration totale dans la communauté. Cela se manifeste par notre présence aux cultes, aux différentes réunions de l’église, aux activités de convivialités de l’église, aux séances    des visites…  
On peut donc comprendre que :
Ø  Il ne faut pas cacher ses peines à ses frères et sœurs. Il ne faut pas se gêner de solliciter leur aide.
Ø  Il ne faut pas ignorer les peines des autres mais il faut les aider.
Ø  Il faut témoigner de nos réussites pour s’encourager les uns les autres et partager les expériences de foi.
Ø  Il faut partager les causes de nos  échecs pour en tirer des laissons communes.
Ø  Il ne faut pas faire de distinctions liées aux classes sociales, races, nationalités, régions, tribus, niveaux d’instruction, visages… 
4.3.               La communion fraternelle est une vie de pardon continuel et de respect mutuel 
La Bible nous donne plusieurs exemples du pardon. Voyons le cas de Joseph. Quand les frères de Joseph virent que leur père était mort, ils dirent : Si Joseph nous prenait en haine, et nous rendait tout le mal que nous lui avons fait ! Et ils firent dire à Joseph : Ton père a donné cet ordre avant de mourir : Vous parlerez ainsi à Joseph : Oh ! Pardonne le crime de tes frères et leur péché, car ils t'ont fait du mal ! Pardonne maintenant le péché des serviteurs du Dieu de ton père ! Joseph pleura, en entendant ces paroles. Ses frères vinrent eux-mêmes se prosterner devant lui, et ils dirent : Nous sommes tes serviteurs. Joseph leur dit : Soyez sans crainte ; car suis-je à la place de Dieu ? Vous aviez médité de me faire du mal : Dieu l'a changé en bien, pour accomplir ce qui arrive aujourd'hui, pour sauver la vie à un peuple nombreux (Genèse 50 : 15-17). Bel exemple !
Le pardon dans la vie commune des frères résulte du fait que chacun, dans sa vie commune avec le Christ, reçoit le pardon de Dieu. Dieu nous pardonne comme nous pardonnons aux autres.  Si vous pardonnez aux hommes leurs offenses, votre Père céleste vous pardonnera aussi. Mais si vous ne pardonnez pas aux hommes, votre Père ne vous pardonnera pas non plus vos offenses. Matthieu 6 : 12 , 14-15.
Il  n’y a pas de vie commune là où il  n’y a pas de pardon. Le pardon favorise la croissance de la communion fraternelle car il efface les fautes des uns envers les autres et rallume l’amour qui s’éteignait.
Celui qui demande pardon fait usage d’humilité. Celui qui pardonne fait la même chose. Et Dieu bénit ceux qui s’humilient.
L’absence ou la lourdeur du pardon parmi les enfants de Dieu est une situation anormale. Plusieurs frères et sœurs vivent dans les rancunes, dans la haine à cause du manque de pardon. La Bible est claire à ce sujet : il n’y a pas de pardon de Dieu pour ceux qui ne pardonnent pas.
Comment peux-tu être capable de ne pas pardonner ton frère ? Tu ne pèche jamais ?
Nous devons nous efforcer à pardonner même pour les choses les plus horribles, même quand on ne nous a pas demandé pardon, comme le Christ nous en a montré l’exemple à la croix.   
Une autre chose qui permet de bien vivre dans la communion fraternelle  est  le respect.
La bible dit : recherchons ce qui contribue à la paix et à l'édification mutuelle (Romains 14 : 19). Le respect mutuel des enfants de Dieu contribue à la paix entre eux. Le manque de respect est souvent l’une des causes des problèmes dans nos communautés, entre les plus âgés et les plus jeunes. Nous entendons souvent les uns dire les jeunes d’aujourd’hui ne respectent pas les gens ; et les autres dire les vieux ne nous considèrent pas parce que nous sommes jeunes. Le respect doit être mutuel dans la communauté, sans distinction aucune, y compris la distinction d’âges.
Le Seigneur Jésus, dans Matthieu 18, a accordé beaucoup d’importance au respect mutuel. Nous pouvons le voir dans les passages comme : C'est pourquoi, quiconque se rendra humble comme ce petit enfant sera le plus grand dans le royaume des cieux. Et quiconque reçoit en mon nom un petit enfant comme celui-ci, me reçoit moi-même. Mais, si quelqu'un scandalisait un de ces petits qui croient en moi, il vaudrait mieux pour lui qu'on suspendît à son cou une meule de moulin, et qu'on le jetât au fond de la mer (Matthieu 18 : 4-6). Et il ajoute plus loin : Gardez-vous de mépriser un seul de ces petits ; car je vous dis que leurs anges dans les cieux voient continuellement la face de mon Père qui est dans les cieux (Matthieu 18 : 10).
En matière de respect, Jésus nous demande d’être comme les petits enfants, les uns envers les autres car le manque de respect découle souvent de l’orgueil de celui qui pense qu’il est plus grand que les autres. Une langue qui méprise, qui insulte, qui parle sans courtoisie, qui tranche par des propos désobligeants, détruit la communion fraternelle et l’ouvre de Dieu. Chaque chrétien, y compris les responsables et les dirigeants des communautés, doit s’efforcer à ne pas avoir pareille langue.
  1. Conclusion
Nous terminons ce partage par le commencement de notre verset de base : Ils persévéraient…dans la communion fraternelle…
Bien-aimé dans le Seigneur, ne vous fatiguer pas de vivre dans la communion fraternelle. La parole de Dieu est claire à ce sujet : nous devons persévérer dans la manifestation de l’amour que nous portons les uns pour les autres. Si la Bible utilise le verbe persévérer, cela veut dire qu’il est possible de rencontrer, dans la communion fraternelle, les obstacles et le découragement pouvant avoir plusieurs sources (les moqueries du siècle présent, les caractères difficiles de certains frères et sœurs, les doutes, les déceptions…) ; mais que tout cela ne puisse pas  nous empêcher de continuer à vivre notre communion. Nous devons continuer à faire du bien aux autres même quand nous sommes victime d’une quelconque injustice.
Que Dieu vous bénisse.




Par
Jean Espoir BAKA
Tél. +243816252756 ; e-mail : jeanespoirbaka@gmail.com